Environs de Prague, 15 Février 979.

C'était une rude nuit d'hiver. La tempête qui ravageait la Bohême depuis quelques semaines n'avait cessé de prendre de l'ampleur. Partout dans la région, les habitants n'osaient plus mettre le nez dehors, de peur de mourir de froid ou d'être emporté par le vent. On disait même que l'esprit du Diable s'était établi dans le ciel et refusait d'accorder une seconde de répit à la population. Ainsi, comme partout, les époux Eisenberg se préparaient à essuyer une fois de plus une nouvelle vague météorologique cinglante, dans leur manoir étrange, très réculé de la ville. Et pourtant, une sombre silhouette encapuchonnée, presque invisible dans les ténèbres de la nuit, avançait, tant bien que mal, à travers la neige et le verglas. Le vent fouettait son dos avec une telle férocité qu'il était presque impensable qu'elle puisse faire quelques pas de plus. Mais l'inconnu semblait si déterminé qu'il aurait fallu bien plus qu'un simple souffle pour le déstabiliser ou le faire renoncer. Toutefois, le vent changea soudain et une lourde bourrasque le fit tomber à la renverse sur le sol. L'intrus ne bougeait plus, il n'était pas mort, ni même blessé : simplement abattu. Il ne bougea pas un long moment, qui lui parut être une éternité. Puis, dans un long mouvement, l'individu se redressa. Sa cagoule tomba, révélant un visage d'ange et de longues et soyeuses boucles rousses. La femme la réajusta aussitôt, en prenant bien soin de protéger l'objet de son voyage, bien emmitouflé dans les pans de sa cape ; et d'un pas décidé, déterminée comme jamais, elle descendit vers la demeure isolée. Cette femme-là était ma mère. La chose qu'elle tenait dans ses bras, c'était moi. Je ne me souvins jamais d'elle. Je n'ai jamais su pourquoi elle m'avait laissé à la porte de cette maison exactement. La lettre qu'elle avait glissé dans mon couffin n'indiquait rien d'autre que mon prénom. Pouvais-je la considérer comme ma mère pour autant ? Non, elle ne le fût jamais car le lendemain matin, on retrouva le corps inanimé d'une jolie rousse, à l'orée du bois.

Environs de Prague, 23 Mars 990.

Cela faisait exactement dix ans que Mark et Sara Eisenberg m'avaient recueillie. Ils ne m'avaient jamais caché la vérité au sujet de mes parents et m'apprirent, dès que j'en eux l'âge, que j'étais orphelin. Tout ce que je suis, je leur dois, à eux. Mark a toujours été là pour moi, plus présent qu'un père encore pouvait l'être avec son enfant. Sara était bonne, aimante et attentionnée. Ils m'avaient élevée avec tout l'amour et la conciliation dont j'avais besoin. Ils m'initièrent également à la religion chrétienne, qui semblaient à l'époque l'un des piliers fondateurs de la maison. Peu de temps après mon arrivée dans leur vie, ils attendirent un heureux événement à leur tour. Andreï vit le jour neuf mois plus tard. Tout de suite, je m'entendis très bien avec lui. Je sus qu'il serait à jamais là pour moi et qu'il formerait plus tard une partie de mon être. Ça allait être le cas. Je vivais alors une vie qui semblait parfaite sans accroc aucun, ni complication importante dans le quotidien. Mais tout cela allait changer. Un soir, Mark Eisenberg ne quitta pas ma chambre après m'avoir lu une histoire, pour essayer de m'endormir. Son regard de braise se posa sur moi. Je ne fus pas effrayée ; je le savais bon et attentionné. J'avais confiance en lui et je lui souris tendrement. Il prononça alors ses quelques mots, qui bouleversèrent le reste de nos relations... pour toujours. “Tu as dix ans, Lilith. Il est temps pour toi que tu apprennes à devenir une femme. Il est temps pour toi d'apprendre à satisfaire un homme.” D'un signe de main, il s'était désigné, non sans un orgueil palpable. Je ne pense que je saisissais, au moment où il avait prononcé ses mots, ce qui m'arrivait. Je compris mieux lorsqu'il déboutonna son chemisier et qu'il se glissa dans ma couchette, me fixant avec un regard avide. J'avais peur. Je voulais crier. Aucun son ne sortait de ma bouche. Les sensations nouvelles que je ressentais étaient étranges mais je savais pertinemment qu'elles n'étaient pas saines. Je sentais que quelque chose n'allait pas. Mais je me laissais faire, malgré moi, parce que c'était mon père et que je lui devais tout. Tous les soirs, cela recommençait. Tous les soirs, il venait me visiter. Parfois, il me glissait tendrement à l'oreille. “Cela forge ton caractère, Lilith.” Parfois encore : “Fais-moi confiance, ma jolie Lilith.” J'acquiesçai toujours d'un long et dur hochement de tête. Qu'aurais-je pu faire d'autre ? Peu à peu, au fur et à mesure des semaines, des mois, je cessai plus vite de pleurer. Puis, la nuit n'était plus un supplice. Au bout de quelques dizaines de fois, une certaine routine malsaine s'était installée. Je commençais, presque malgré moi, à moins lutter. Puis, je l'endurais, tout simplement, sans plus de réticence que cela. Enfin, je finis par attendre la nuit avec impatience. J'attendais que mon père adoptif vienne souiller mon lit. En plus d'être une envie, c'était devenu presque banal. C'était devenu un moment exquis, un moment en or, pour moi. J'étais réjouie qu'il m'accorde tant d'attention. Peut-être même plus qu'à ma mère... Je le satisfaisais sexuellement. Peut-être plus que ma mère ne pouvait le faire, à ses yeux. Ces vices n'arrêtèrent jamais. Je n'ai jamais demandé, ni supplié mon père d'arrêter. Il ne m'a jamais dit que nous arrêtions non plus. Cela s'est passé du jour au lendemain, pour ainsi dire. Un soir, il ne vint pas me visiter. Presque déçue, je me souviens de lui avoir demandé pourquoi il n'était pas venu, comme une femme qui attend désespéremment son prince charmant. Mark me répondit à côté : “Tu vas avoir un petit frère, Sara est enceinte.” Ou peut-être était-ce là sa seule réponse ?

Environs de Prague, 04 Janvier 993.

Sara avait fait une fausse couche. Pourtant, mon père ne revint jamais interrompre ma nuit. Presque instinctivement, je m'étais nettement rapprochée de lui ces dernières années. En plus d'être attristée par la mort prématurée de son second enfant, Sara semblait mise de côté dans le couple improbable que Mark et moi formions. Andreï aussi était plus proche de son père que de sa mère. Et plus proche de moi que de mon père, par extension. La relation que j'entretenais avec lui était encore différente. Elle semblait fusionnelle. Celle que j'entretenais avec mon père n'était qu'un rapport de confiance basé sur la soumission. Plus les jours passaient, plus Sara semblait diminuée, plus affaiblie. Mark ou Andreï ne le voyaient pas, mais moi, je ne pouvais m'empêcher de le remarquer. C'est dans ces moi-là qu'elle m'offrit cette fameuse croix en argent que je porte toujours autour du cou depuis. Sara manquait des repas, elle s'absentait de la maison à des heures qui me semblaient étranges pour n'en revenir que plus fatiguée encore.

Une nuit, précisément, elle m'apparut en songes, le visage pâle, des lourdes cernes violettes sous ses yeux. On n'aurait pas dit une femme, on aurait dit un corps dénué de vie. Elle me faisait pitié. Elle me faisait pitié mais elle m'inspirait un certain dégoût également. J'avais l'envie brutale de la serrer contre mes bras ou d'achever ses souffrances. Un cri d'horreur, un cri strident et large me sortit de la stupeur de mes songes. C'était une voix féminine qui criait et je sus qu'il s'agissait de Sara. Je rejetai violemment la couverture aux pieds de mon lit et dévalai les escaliers conduisant vers le salon en toute hâte. Il n'y avait personne. J'inspectai tour à tour la chambre de mes parents puis la chambre d'Andreï. Vides. Le hurlement se refit entendre. Tous les sens en éveil, je suivis le chemin approximatif qu'il voulait bien me créer. Les cris se faisaient plus sauvages, plus bestiaux. Ils ne ressemblaient désormais plus aux cris de Sara. Ils avaient perdu toute leur finesse et leur mélodie. Ils n'étaient plus que des déchirements d'outre-tombe. Le bruit se tut, j'étais devant la porte menant à la cave. Je n'y étais jamais allé, Mark m'avait toujours interdit d'y aller. Il y emmenait bien Andreï pourtant. Et j'en avais toujours été terriblement jalouse. “Ce ne sont pas des choses pour de si jeunes filles. Bientôt, tu pourras connaître ce qu'il se passe en bas. Bientôt.” La porte était entrouverte, cette nuit-là. Il ne m'en fallut pas plus pour la franchir et descendre précautionneusement les marches une à une, armée de mon courage légendaire. Lorsque mes pieds foulèrent le sol de la cave, il faisait noir. Au début, tout du moins, car bien vite, une torche s'alluma à ma gauche, puis une seconde sur ma droite. Trois silhouettes apparurent. J'aurais du avoir peur, j'aurais du les contempler, à moitié effrayée, à moitié rassurée. Pourtant, seule l'individu du centre retint mon attention. Bien que je ne savais pas encore qu'il s'agissait de Mark et Andreï, les deux autres ombres m'importaient peu. Ce qui ciblait mon intérêt, c'était cette chose. Cette chose, c'était Sara. C'était Sara... Ou plutôt, ce qu'il en restait. La vision de cauchemar de son visage revint à mon esprit. C'était le même, exactement le même qui se trouvait devant moi. Un visage creux, blanchâtre, aux traits marqués et aux yeux exorbités. La chose hurlait. Elle psalmodiait des hymnes au Diable et des incitations à la haine. Elle dénigrait Dieu et les hommes qui l'avaient entravée. Car oui, ma mère adoptive était dans une cage. Une cellule si menue qu'on aurait dit un tombeau vertical. Ses mains, ses bras, ses pieds et ses jambes étaient maintenus par des anneaux de fer, solidement fixés au mur décrépi. Pourtant, Sara continuait de se contorsionner, de hurler et de réclamer vengeance. J'étais sous le choc. Hébétée est le mieux qui aurait le mieux convenu à la situation. Malheureusement, je n'arrivais même plus à réfléchir à quoique ce soit sur le moment. A la fois hypnotisée et effrayée, je continuais de fixer Sara. "Avance, ma fille." Grâce au ciel, c'était Mark qui avait parlé et non Sara. Ne sachant que faire, j'obéissais. Je continuai de fixer la bête, tout en cherchant un quelconque réconfort chez mon frère. Il demeurait pourtant impassible. Mark m'a forcé le poignet et m'y a greffé une longue et tranchante épée. Puis sans un mot, il ouvrit la cage, sous les cris et protestations démoniaques de Sara. Mark et lui rentrèrent dans la cellule, en prenant bien soin de ne pas se heurter au corps déchaîné. Je les suivais. Puis Mark ordonna d'une voix assurée "Tue-la." Alors, je l'avais transpercée.

Il me fallut du temps pour comprendre comment j'avais pu lui obéir ce jour-là. Il me fallut encore plus de temps pour digérer la réponse de Mark, lorsque je lui avais demandé un peu plus tard pourquoi il avait fallut que je la tue. Une vampire. C'est ce qu'il avait dit. Il avait dit qu'elle représentait un danger pour Dieu, que quelques temps avant sa mort, elle n'était plus la même. C'est alors que je compris ce qu'il se passait "en bas". Tout ce qu'il se passait. Mark et Andreï m'initièrent encore plus à la foi chrétienne. Ils m'inculquèrent des notions de respect, de combat divin et de pureté que je ne saisissais qu'à moitié mais qui finissaient par rentrer, comme un automatisme. Puis, j'appris l'existence d'autres créatures. Mon père me certifia un jour que les démons existaient et que les suppôts de Satan envahissaient notre monde. "Plus tard, toi et ton frère devrez les chasser d'ici pour purifier nos terres. Vous devrez mener ce combat pour Dieu." Et en effet, dans les mois qui suivirent l'exécution de Sara, je commençais à participer aux inquisitions qu'Andreï et Mark menaient dans les villages voisins. Sorcières, loup-garous, vampires, démons en tout genre : tout y passait. Tout était exorcisé. Tout était décapité. Puis tout était brûlé. Inlassablement et avec une jouissance non dissimulée.

Environs de Prague, 16 Août 994.

Mark était mort depuis quelques heures et je n'arrivais toujours pas à m'en remettre. Il ne devait pas y avoir de problèmes pourtant. Rien qu'une petite chasse aux sorcières banale, rien de bien méchant. On devait simplement pourchasser quelques jeunes filles vierges et innocentes pour les mettre au bûcher. Et pourtant, Mark était mort, à présent. Je ne l'avais pas vu mourir. Je le jurais avec fougue, je ne l'avais pas vu. Sinon, bien évidemment, je me serais élancée pour le secourir ou bien mourir à sa place. Mais Dieu m'en soit témoin, je ne l'avais pas vu. Lui non plus ne l'avait pas vu arriver cette sorcière. Rousse, aux formes généreuses et à l'allure voluptueuse. Même moi, j'aurais pu m'y tromper. Mais elle avait quelque chose de différent. Quelque chose qui n'allait pas et ne tournait pas rond. Elle était arrivée par derrière et, d'un coup de poignard, avait égorgé Mark alors qu'il s'apprêtait à mettre le feu à une maison. J'avais crié. Crié, hurlé, pleuré. Andreï aussi, bien évidemment. Elle n'avait rien fait d'autre. Après ça, elle était restée là, au milieu de la route, fière d'elle et contemplant son acte, cette salope. Andreï s'était avancé, hache à la main. Je l'avais devancé. J'avais bondi. Je lui avais décoché un coup de botte dans le visage. Elle était tombée à terre. Je l'avais surplombé un moment. Elle m'avait longuement supplié du regard. Puis j'avais enfoncé ma lame dans son vagin. Et je l'avais remontée, remontée, remontée jusqu'à ce que sa poitrine s'ouvre littéralement en deux, dans une marre de sang écarlate. Salope.

Tout s'était nettement accéléré après la mort regrettée de Mark. Andreï et moi avions continué son œuvre, répertoriant nos victoires et les créatures auxquelles nous avions à faire. Très vite, un homme se présenta à la porte du manoir. Cet homme était étrange. Il m'avait demandé de le suivre. J'avais refusé. "Tu es une sorcière." Ah la charogne. Je m'étais retenue, franchement retenue de lui ouvrir le ventre, à lui aussi. Il m'avait tout expliqué sur une histoire d'école pour démons apprentis. J'avais tout nié en bloc, proférant menaces sur menaces. Puis, un mot d'Andreï glissé à mon oreille avait changé le cours de la conversation. Peut-être avait-il eu raison. Peut-être que Hogwarts était une épreuve démoniaque à laquelle Dieu nous confrontait pour nous tester.

♦ Lilith a un sérieux problème, c'est évident. En plus d'être une fanatique religieuse qui se dit œuvrer pour Dieu, elle ne s'est jamais rendu compte de ses pouvoirs et ne se considère pas comme une sorcière. Ainsi, comme elle s'est fait vœu de les exterminer, la situation est plutôt délicate.
♦ Elle porte en principe toujours la même tenue, composée d'un corset au décolleté aguichant et d'une tenue moulante. La croix en argent qu'elle porte toujours autour du coup est un présent de sa mère.
♦ Les seuls professeurs qu'elle ne rêve pas d'assassiner sauvagement sont ceux de religion et de maniement des armes. Autrement dit, les seuls qui lui ont toujours témoigné un peu de considération.
♦ Parfois, Lilith fugue du château. Elle part dans la Forêt Interdite pour n'en revenir que quelques jours plus tard, fatiguée et couverte de plaies. Elle multiplie ses raids dans la forêt pour éradiquer les démons qui s'y trouvent avant de s'attaquer au plus gros : les sorciers qui peuplent le château.
♦ Elle garde toujours contact avec son frère (qui est à Poudlard, lui aussi) avec qui elle entretient des rapports d'autant plus intimes depuis la mort de leur père.
♦ A Hogwarts, Lilith est le plus clair de son temps seule ou en compagnie de son frère. Lorsqu'elle ne s'entraîne pas, lorsqu'elle ne prit pas, elle fait des recherches à la bibliothèque ou part en croisades.
♦ La preuve flagrante de sa déficience mentale est le fait qu'elle se prend pour une véritable inquisitrice, prête à massacrer les hérétiques, les sorciers ou les démons, dans le feu ou dans le sang.

♦ Lors de votre arrivée à Poudlard, quel était votre état d'esprit ? - Je n'avais franchement aucune envie d'entrer dans cette école de démons. Mais depuis que je m'y suis établie, je jouis d'une proximité profitable avec les créatures de Satan.
♦ À quoi pensez-vous que votre enseignement magique vous mènera ? - Je ne veux pas d'enseignement magique. La magie est l’œuvre du Diable et je n'ai rien à apprendre de lui.
♦ Quel est votre cours préféré ? - Les cours de religion et de maniement des armes, allez savoir pourquoi.
♦ Imaginons qu'un de vos amis ait de graves problèmes et que, pour y faire face, il doive se rendre en plein coeur de la Forêt Noire. L'y accompagnerez-vous? - Bien entendu, la question ne se pose même pas.
♦ Quels sont votre sortilège et votre potion favoris ? - Pour l'énième fois, je ne suis pas une sorcière !
♦ Comment vous occupez-vous lors de votre temps libre ? - J'enquête, je mène des expéditions, je prie et je tue. Essentiellement. Je couche, aussi.
♦ Que pensez-vous des moldus ? - Des humains, vous voulez dire ? Ils sont mes équivalents, comment pourrais-je bien les traiter ?
♦ Supposons qu'un professeur vous donne trois pages de parchemin à écrire pour la semaine prochaine et que, échéance arrivée, vous n'en avez fait que deux. Travaillerez-vous toute la nuit afin de terminer le travail demandé ou irez vous dormir sur vos deux oreilles pendant dix heures ? - J'irai dans mon lit, certes, mais peut-être pas pour y dormir.
♦ Quel est votre lieu préféré à Poudlard ? - J'apprécie fortement la Forêt Interdite qui se relève plein de surprises pour une traqueuse de mon espèce.
♦ Quels livres avez-vous l'habitude d'emprunter à la bibliothèque ? - "Vampires, loup-garous et autres créatures de l'ombre", le plus généralement.
♦ Quelle est la place du sorcier dans le monde? - En enfers, avec son maître.

♦ PSEUDO, PRÉNOM - Ethen, encore. x)
♦ ÂGE, SEXE - 15 ans. ♂
♦ TU AS LU LE RÈGLEMENT ? - NON.
♦ AVATAR - Kate Beckinsale
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