Courir. Toujours plus vite. Toujours plus loin de ces monstres. Il avait tenté de s’interposer pour les empêcher de s’en prendre à ses parents mais tout ce qu’il avait réussi à faire, s’est de se faire presque manger le bras avant de voler contre le mur. Quand il avait finalement repris connaissance, il était trop tard : de son père, il ne restait que quelques morceaux éparpillés un peu partout dans la pièce quant à sa mère… Il ne pourrait jamais ôter de son esprit l’image de cette dernière en train d’être dévoré par une de ces… choses. Il ignorait ce que ces bêtes pouvaient bien être. Elles ressemblaient s’y méprendre à des loups mais elles étaient bien plus grandes, bien plus agressives et surtout, effrayantes que ces dernières. Et il était plus que persuadé d’avoir entendu l’ancêtre du village dire que ces animaux ne s’en prenaient jamais aux humains… Ni que ces derniers pouvaient se transformer en de telles choses. Il n’était pas fou, il était sûr que ces créatures étaient les voyageurs qu’ils avaient accepté de recueillir pour la nuit. Ces mêmes voyageurs qui devaient désormais être en train de patauger dans le sang qu’ils avaient fait couler à flot. Il dut s’arrêter un instant, la main sur le cœur alors qu’une violente envie de vomir le prenait. Son bras lui semblait être en lambeaux et la douleur était insupportable. Il avait l’impression qu’en plus de la blessure en elle-même, sa peau était en train de brûler. La fièvre recouvrait son corps d’une fine pellicule alors qu’il se laissait tomber contre un arbre, s’asseyant au pied de ce dernier. Il ne comprenait pas ce qui pouvait bien se passer avec lui. Il se sentait nauséeux et, bien qu’il essaya plusieurs fois de se relever, il n’y parvint pas. Il finit par sombrer dans le noir, ses yeux se fermant contre sa volonté et malgré son envie de rester éveillé…
Le soleil pointait déjà haut dans le ciel quand il se réveilla et pendant un bref instant, il pensa avoir cauchemardé tout ce qu’il avait bien pu vivre. Mais bientôt, la large plaie sanguinolente et la douleur qu’elle entrainait se rappelèrent à lui et il ne put retenir un gémissement de douleur alors qu’il se relevait difficilement. Sa première pensée alla vers ses parents et il eut du mal à ne pas se laisser submerger par la peine que leur perte avait causé. Titubant, il décida de revenir sur ses pas pour voir s’il ne pouvait plus rien faire pour eux, ou tout du moins, leur donner une sépulture décente. Le chemin fut long, difficile au point qu’il se demanda comment il avait pu parcourir une telle distance la nuit précédente. Probablement l’adrénaline. Cependant, une fois arrivé sur les lieux, il se rendit rapidement compte qu’il n’était pas le seul à être venu voir ce qu’il avait bien pu advenir de sa famille et sa prudence fut ce qui le sauva ce jour-là. Plutôt que de courir dans sa petite chaumière pour voir ce qui pouvait bien se passer, il resta caché et écouta les adultes du village parler entre eux avec une mine effrayée et déconfite. Son expression également tourna à l’horreur alors qu’il comprenait de plus en plus ce qui avait bien pu se passer la veille et quel genre de créatures avait bien pu s’introduire chez eux. Il eut une nouvelle fois du mal à ne pas pleurer quand on confirma la mort de ses parents mais soudainement, son attention redoubla alors qu’on semblait en venir à parler de lui, le petit garçon qui avait disparu.

« Et l’enfant ? » demanda l’une des vieilles du village en essuyant les larmes qui inondaient son vieux visage creusé par les rides.

« Il n’a probablement pas survécu… » répondit un paysan, en tapotant doucement l’épaule de l’ainée « Et c’est probablement mieux ainsi, ou sinon à la moindre morsure, il serait devenu un de ces monstres lui aussi… Un loup garou. »

« Nous devrions d’ailleurs peut-être organiser une battue pour le retrouver, nous ne devons pas prendre de risque et (…) »

L’enfant n’en écouta pas d’avantage alors qu’il reprenait ses jambes à son cou, ayant compris qu’il n’y avait plus rien qui l’attendait ici-bas – si ce n’est la mort. Ce ne fut que lorsque qu’il fut profondément enfoncé dans la forêt sombre qu’il s’arrêta, s’appuyant sur ses genoux pour reprendre son souffle. Son bras lui faisait toujours aussi mal mais il ne s’en souciait plus désormais. Sa tête était retournée, comme placée à l’envers sur son cou. Il était devenu un… quoi ? Il allait lui aussi se transformer en un monstre horrible et s’en prendre à des innocents ? Impossible. Inconcevable. Il ne voulait pas de ça. C’était un tour cruel que la vie lui jouait ce jour-là. Il tomba sur le sol alors qu’il se prenait le crâne entre les mains. Non, il refusait cette situation. Il ne voulait pas devenir comme ceux qui avaient massacré sa famille. C’était hors de question ! Mais il avait cru comprendre qu’il n’aurait pas le choix, qu’il le veuille ou non, il serait un loup à la prochaine lune. Un loup affamé et à la recherche de sang frais. Lui, onze ans, orphelin. Qu’allait-il bien pouvoir faire désormais ? Qu’allait-il devenir ?

Depuis qu'on nous avait interdit d'aller dans la forêt noir dès notre arrivée, je ne songeais qu'à une chose. Y aller. Après tout c'était bien la forêt qui m'avait toujours sauvé et protégé en cas de besoin. J'avais l'impression d'être en captivité. D'avoir aucune échappatoire. J'avais beau être reconnaissante de l’accueil de l'école et de savoir que c'était pour le bien commun que la direction interdisait toutes promenade dans la forêt noire, je souhaitais tout de même y aller. Voir de moi-même cette forêt mystérieuse qui faisait déjà trembler certains de mes camarades rien que par son allure.

J'avais bien tenté une première escapade nocturne à peine arrivée, ne serait-ce que pour explorer un peu plus le château. Malheureusement ou heureusement Wallbrudge m'avait intercepté rapidement à peine avais-je parcouru 10 mètres en dehors de mon dortoir une fois le couvre feu passé. Cela m'avais valu ma première heure de punition pendue par les pieds. Le concierge m'avait probablement sauvé à son insu comme le cours du lendemain matin me le démontra. Je pris conscience de la folie que j'avais eu à vouloir gambader dans la forêt, seule en pleine nuit.

Lorsque j'entendis des élèves d'une classe supérieure à la mienne, discuter de transformation animale, Je me sentit bien stupide de ne pas avoir songé à une solution magique à mon "problème". Habitude moldue. Ma quête débuta alors par des recherches sur le sujet. Trouvant rapidement la mention d'Animagus, je me mis à creuser un peu plus le sujet. A vrai dire pas qu'un peu... Malgré les gravures de sorciers aux horribles déformations après avoir oser ce type de métamorphoses, j'ai voulu à mon tour m'y risquer. Mes deux premiers mois me menèrent à rien en dehors d'une frustration continue.

Mes premières vacances de noël dans l'établissement arrivèrent bien rapidement. La plupart de mes camarades étaient rentré chez eux auprès de leur famille. Je n'avais nul part où rentrer et encore moins une famille, le choix avait été vite fait. Alors que je tentais pour la énièmes fois de percer le secret de la transformation animale, ma concentration fut perturbée par une voix moqueuse et lasse.

-Hm, pathétique.

Je levais les yeux au plafond pour voir un fantôme avec une hache qui lui fendait le coté gauche de la tête. Il s’approcha de moi mettant son regard au niveau du mien. La moitié de son corps traversait mon lit.

-Qu'est-ce que tu essaye de faire comme ça ?

-Ca ne vous regarde pas. Du vent.

-Tu essayes de devenir une Animagus, n'est-ce pas ?

-Pourquoi me poser des questions si vous savez déjà la réponse, lui répondit-je de façon sec et contrariée face à l'évidence de mon manque de succès. Il m'ignora royalement et s’intéressa à mon livre.

-Ce n'est pas avec ce livre que tu le deviendra en tout cas. Pas étonnant que depuis deux mois je ne vois aucun progrès.

-Quoi, com...

-Je t'ai vu à la bibliothèque fureter dans mon rayon, à ouvrir les autres livres sur le sujet, mais pas le mien évidemment. Je pensais que depuis le temps tu avais déjà abandonné, mais non ! Tu oses revenir dans la bibliothèque me faire espérer afin de mieux m'affliger de souffrances éternelles, en prenant encore un autre livre que le mien ! Personne prend mon livre ! Pourquoi ?!? Pourtant il est bien meilleur que tout les autres torchon réunis ! Mais non, on ne choisis pas mon livre ! Jamais MOOOON livre ! POURQUOI PERSONNE VEUT LIRE MON LIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIVRE !!!!!

Silencieuse et un peu effrayée j'osais à peine respirer. Lorsqu'un barbu inconnu, avec une hache dans la tête commençait à faire une crise d'hystérie, cela avait tendance à provoquer un peu ce genre de réaction chez moi. Il se mit alors à tourbillonner dans le dortoir avant de finir dans un coin en sanglotant. J'ignorais comment réagir, ce n'était pas comme si je pouvais vraiment lui tapoter l'épaule, lui offrir un breuvage chaud et un mouchoir... Au bout de 10 minutes où il ne semblait pas vouloir s'arrêter dans sa litanie, je lâchais un soupir et m'excusais en lui demandant le titre de son livre.

-Oh... celui en latin.

-Oui ! Pourquoi personne veut le lire ! 11 ans pour achever cette perfection !

-Je ne sais pas pour les autres, mais personnellement mon latin n'est pas particulièrement bon, voir inexistant pour être honnête.

-... Oh..vraiment ?... Mmmm je suppose qu'il est logique de préférer un livre dont on comprend la langue... Même si encore une fois les autres livres sont du fumier en comparaison au mien, mais soit, soit... Dis... si tu es vraiment déterminé je peux t'apprendre à devenir un Animagus, cela sera tellement plus efficace que..., il lança un regard de dégout au livre, reniflant un instant dans la recherche d'un mot adéquat, cette chose...

-...Pourquoi ? Qu'est-ce que vous voulez en échange ?

-Bonnes questions. Je suis mort et je m'ennuie à mourir pour commencer. Tu n'a aucune idée à quel point ma mort peut être ennuyeuse ! Discuter théologie en prétendant que l'avis d'autrui m'intéresse, effrayer quelques élèvesDonc ça permettra de changer un peu ma monotonie. De plus j'ai toujours adoré les défis, et... il fit une pause et son oeil critique me détailla un instant, apprendre la métamorphose animal est complexe. Pas tout le monde est en mesure d'y arriver. Je me demande par contre si tout le monde peut l'enseigner... Haaaaa j'ai toujours voulu enseigner mon vaste savoir à des érudits émerveillés... Tu n'as pas l'air émerveillée, déclara-t-il en pinçant les lèvre et en me jetant un nouveau coup d'oeil, pour l'instant en tout cas, car personne ne reste indifférent à mes lumières. Toutefois à présent que tu le mentionne, en échange je souhaiterai que tu ramènes tout ces livres à la bibliothèque et que tu prennes uniquement le mien. Il sera la base de ton apprentissage. Je t'apprendrais tout si tu écris la traduction de mon livre.

-Je ne sais toujours pas lire le latin.

-Taratata j'ai uniquement besoin d'un scribe, je dicterai tout... Tu sais bien écrire n'est-ce pas ? Nous sommes bien dans une école il me semble ?

Les sourcilles froncés, son regard sérieux au lueurs d'arrogance et de lassitude ne me quittait pas des yeux. Un long silence pris place. J'étais méfiante. Surtout qu'il me demandait de faire une tâche que j’exécrai. Écrire. Un coup d’œil à une tapisserie représentant la forêt noir, je pinçais les lèvres à mon tour et j’acquiesçais à sa proposition. Une heure plus tard j'avais échangé les livres à la bibliothèque comme convenu. Deux heures plus tard, il finissait enfin d'édicter toute les règles que je devais suivre, à commencer par l'appeler Professeur (ou Maître). J’eus droit également au contage de sa vie. Mais uniquement de sa première année à sa sixième année sur terre en tant que vivant. Il y avait tant de chose à raconter que toute une vie ne suffirait pas...

L'apprentissage fût long est pénible à bien des égards. La croix et la bannière. Ce n'était pas uniquement la magie le plus difficile, le professeur valait son pesant d'or... Et moi aussi je suppose. Il y avait bien eut des périodes, où excédé par le comportement de l'un et de l'autre, tout apprentissage cessait durant un temps. Mais nous étions aussi déterminés que têtue dans nos quêtes respectives. Il fallut prés de 4ans avant que je parvienne enfin à ma première transformation complète à l'âge de 18 ans.

Vidéo : XT246HF
Lieu : CONFIDENTIEL
Date : XX/XX/2005
Heures : 0042
Confidentialité : niveau Alpha



Alexiel inspira profondément. Elle ouvrit ses yeux bleus tirant vers le gris en raison de la lumière de son labo personnel. Plusieurs fils étaient reliées à sa poitrine par des patches, ainsi qu'un oxymétre à son index gauche, chacun renvoyant des informations sur ses signes vitaux. Elle regarda s’afficher les différentes données la concernant sur l’un des écrans.

Ses yeux se posèrent sur le plan de travail, un calibre 32 y reposait avec une seringue remplit d’un liquide bleue acide et un flacon remplit d'une substance violette.

-Test de la solution 32. Docteur dirigeant le test, le Dr Foster, moi donc. Sujet : Alexiel Jane Cassandra Swann Foster, encore moi-même, 27 ans, mutante, aucun précédent médicale important. Rythme cardiaque et respiratoire normal, malgré le stress. Je n'ai aucune idée de ce qui va se passer. Enfin si, petit a) ça marche et je vis un peu plus longtemps. Petit b) je meurs. Assistant : moi-même. Merci à Thor d'avoir fait exploser l'hôpital avec Fred, assistant initialement prévu pour ce test. Je n'ai malheureusement pas le temps de chercher quelqu'un d'autre de compétent. Ok.

Un garrot sur son bras gauche était déjà mis. Elle tapota son avant bras afin de mieux faire ressortir ses veines. Le docteur prit l'injection et la montra à la caméra. Elle souffla un instant avant de s’injecter la solution. Elle serra le poing alors que le liquide se mélangeait dans son système sanguin.

Rien ne se passa. Alexiel attendit une bonne dizaine de minute. Aucun changement. Elle passa une main dans ses cheveux roux, en pinçant anxieusement ses lèvres. De tout ce qu'elle avait prévue comme réactions possible, qu'il ne se passe strictement rien ne faisait pas partie de ses théories. Il fallait qu'elle soit prête pour la nouvelle mission qu'on lui avait confiée. Stark l'avait inclue dans l'équipe restreinte chargé de délivrer la personne en mesure de mettre un terme à tout ce cirque. L'affrontement était demain.

Elle avait besoin d'être concentré, de ne plus être une junkie durant au moins 24h si elle souhaitait utiliser au maximum ses capacités. Problème ? Elle n'avait ni le temps et encore moins l'envie d'aller en désintox'. Et puis c'était pour les gens qui avaient un problème avec la drogue... Elle n'en avait pas. Elle maîtrisait parfaitement la situation… Il fallait juste qu'elle se sèvre en moins de 24h.

Jusqu'ici tout ce qu'elle avait fait pour le compte de la résistance consistait à recueillir des informations. Des informations qui ne pouvaient être obtenu qu'en fréquentant certains milieux. Des informations que seul le charme féminin pouvait obtenir. Consommer tout et n'importe quoi y était monnaie courante. Si tout d'un coup elle aurait arrêté, certains se serait montré suspicieux. Puis le manque et la tentation l'auraient vaincu bien rapidement. Il aurait donc fallut qu'elle s'éloigne quelque temps, mais non seulement certains auraient encore pu se poser des questions sur son absence, elle aurait également était incapable de donner les infos nécessaire à Tony pour la mise en place du plan. Le cercle vicieux.

Alors elle avait continué dans ses vices et pire encore. Le fait que se soit pour la bonne cause avait de quoi rendre sa chute encore plus facile. C'était pour la bonne cause qu'elle était allé voir encore plus souvent son dealer dans la tour M. C'était pour la bonne cause qu'elle avait consommé encore plus que d'habitude. Un sens de l'abnégation indéniable. Tony avait intérêt à lui offrir une médaille en chocolat... ou en LSD sur une table basse.

Son addiction avait été utile. Mais à présent elle risquait de lui coûter la vie sur le terrain. Le Dr Foster avait donc mis au point cette solution chimique censé la "nettoyer" et pallier au manque. Un sevrage express. Un sevrage qui ne marchait pas.

- 15 minutes après injection toujours aucun change... change...ment

Le moniteur commença à s'agiter. Son rythme cardiaque s'accéléra. Alexiel porta la main à son cœur et tomba à genoux. Son corps se crispa avant d'être prit de tremblement et s’effondrer au sol. Elle avait l'impression que son corps était en feu. Elle hurla. Ses yeux se tintèrent d'un violet de plus en plus intense. Elle releva la tête, des veines qui se violacé parcouraient son visage. Les murs se craquelèrent, la lumière clignota, la caméra tomba au sol avant de rapidement s’interrompre d’un coup.



-Magnus, il est là, déclara la voix profonde de Black Panther

Alexiel releva la tête. Voir les premiers corps tomber sous la violence qui rageait à l’extérieure, l’avait forcé à détourner le regard. Sans ses précieuses pilules, il était difficile pour la jeune-femme de regarder le spectacle sans scier. D’autant plus qu’elle ne pouvait rien faire. Elle s’était alors concentrée sur cet atome d’hydrogène face à elle. Son observation lui avait parut atemporel. Une seconde comme des années auraient pu se passer sans qu’elle s’en aperçoive. Elle reporta son attention sur le carnage qui avait lieu.

Le Dr passa nerveusement une main dans sa chevelure blonde. En se relevant après avoir perdu conscience quelques heures plus tôt, Alexiel avait pu constater qu’elle était repassée de rousse à blonde, sa couleur naturelle. Apparemment son nettoyage ne s’était pas arrêté aux drogues. La solution 32 et son pouvoir avaient eut une réaction insoupçonné en se combinant dans une purge plus violente que prévu. La moitié de son labo en avait subit les conséquences, tout comme sa teinture L’Oréal.

Elle pinça les lèvres, l’agitation de Wolverine était comme un virus. La tension générale accumulée l’avait stressé malgré elle. Elle n’était déjà pas à l’aise entourée de tout ce gratin héroïque. De plus les seuls briefings auxquels avait participé le Dr Foster, avaient eut lieu qu’avec Stark. Pas de grande réunion pour Alexiel, trop occupée ailleurs et surveillée pour disparaitre quelques heures. Elle avait beau connaitre certains d’entre eux qu’elle avait pu rencontrer ici et là avant la dictature, c’était la première fois qu’elle se retrouvait à combattre à leur coté.

Ce fut avec soulagement qu’elle vit enfin le départ de la mission… Et le pantalon de Wolverine tomber au sol. Une blague bien juvénile et puérile. Exactement ce dont elle avait besoin. Elle souffla un instant, alors que Spiderman faisait le malin dans son costume noir. Elle avait toujours du mal à croire que l’araignée était Peter Parker. Elle avait l’impression d’être avec deux personnes complètement différentes. La pensé de Peter ramena celle de Gwen. Elle inspira pour oublier la blonde et ferma sa veste noire. Elle était vêtue d’une veste et d’un pantalon noir, fait d’une matière ressemblant à du cuir. Une tenue spéciale composée de nano-tube qu’elle avait créée elle-même avec son pouvoir, à l’occasion de la mission. C’était l’heure du baptême. Premier test en condition réelles.

La fine équipe traversa le champ de bataille. Alexiel suivait de près Cyclope dans la formation serré, stratégiquement étudié pour la meilleure percée possible en ligne ennemie. Seule Wolverine rompait les rangs, aveuglé par les collants moulant de Spiderman.

La tour M était barricadée de ferraille. Surprenant pour un type qui contrôlait le magnétisme…
La première ligne de défense fut décimée assez rapidement sous les efforts combinés de l’équipe. Alexiel fit même sa part en envoyant valsé l’un des miliciens qui se retrouva inconscient et pendu sur un coin de la barricade. Une barricade qui ne tarda pas à laisser un passage sous le rayon de Cyclope. Une fois à l’intérieure, l’X-men se tourna vers elle.

-Dr Foster ?

-Le professeur X est au 25ème étage ! Suivez-moi.

Le Dr Foster traversa le hall alors que de nouveaux miliciens arrivaient par les ascenseurs principaux et les escaliers. A l’écart se trouvait un monte-charge avec un papier le signalant hors service. Wolverine grogna.

-C’est ça la super entrée ? Fuir pour un ascenseur hors-service ?

-Il est hors-service uniquement parce que JE l’ai mis hors-service, rétorqua Alexiel en arrachant le bout de papier et ouvrant les porte du monte-charge. Si je me souviens bien le but c'est d'effectuer la mission le plus vite possible. Détruire tout sur son passage jusqu'au 25ème étages, c'est pas le moyen le plus rapide.

-Ok tout le monde à l’intérieure, vite, ordonna Cyclope en lançant l’un de ses rayons sur un milicien venant de les repérer.

Alexiel ferma les yeux un instant et posa une main sur le panneau de contrôle. Les lumières de l’ascenseur s’allumèrent. Black Panther abaissa les portes alors que le dernier membre de l’équipe entrait. Alexiel appuya sur le bouton numéro 25. Le monte charge se mit aussitôt en route vers sa destination. Pas difficile lorsqu’on était l’origine de la panne. Deux simples fils qu’elle avait sectionné de l’intérieur en laissant le plastique protecteur intacte, au cas où quelqu’un aurait voulu y jeter un rapide coup d’œil.

Personne n’osait parler, conservant un silence pesant. Wolverine trépignait comme un fauve en cage.

-Des ennemis approchent, déclara Warpath.

-Combien ?

-3 en dessous de nous, 4 au dessus, répondit Nocturne.

-Et moi qui espérais au moins une dizaine d’étages avant qu’ils arrivent, soupira Alexiel.

Alexiel appuya sur plusieurs boutons afin de sortir le plus tôt possible de l’ascenseur. Wolverine se décala alors qu’un trou se fit dans le sol, comme rongeait par de l’acide. D’autre trou se manifestèrent sur les coté. Il n’en fallut pas plus pour que Cyclope tente de toucher certains ennemis à travers les ouvertures faites. Nocturne et Diablo se téléportèrent sous les ordres de Cyclope. L’équipe sortit au 5ème étage pour faire face à de nouveau ennemis. Havok envoya une décharge dans la cabine qui s’écroula dans un fracas qui couvrit les cris de quelques miliciens.

-Super plan Doc

Alexiel ne prit pas le temps de répondre, trop occupé à rester en vie. De nouveaux miliciens arrivaient par les escaliers. La bataille s’engagea. Alexiel resta en retrait, ne se lançant pas à corps perdu dans la bataille comme certain, se contentant de repousser les corps ennemis qui l’approchaient.

-Havok les escaliers, ordonna Cyclop.

Une rafale rouge en bloqua rapidement l’entrée, limitant ainsi le flux de milicien de plus en plus important qui venait les rejoindre. Black Panther assomma le dernier milicien.

-Plus d’ascenseur, plus d’escalier… Y a plus qu’à en faire un nous même je suppose, déclara le Dr Foster en regardant le plafond au dessus d’elle.

Ses yeux devinrent violet de nouveau. Le plafond s’ouvrit en deux, laissant un trou béant qu’empruntèrent d’abord tout les membres pouvant voler ou sauter suffisamment haut pour s’y engouffrer.

-Wenn Sie erlauben ?* Est-ce que… commeça à traduire Diablo, en tendant sa main au Dr Foster.

- Gern natürlich*, répondit Alexiel avec un sourire aimable en acceptant la main de Diablo.

Alexiel se retrouva à l’étage supérieure, alors qu’Iceberg émergeait de l’entré improvisé. La blonde referma le trou juste au moment ou un bruit d’explosion se fit entendre en dessous d’eux. Certainement les miliciens qui avaient « déblayé» l’entré bouché par Havok.

-Il me semblait que vous étiez uniquement une télékinésiste Dr Foster.

-Je suis beaucoup de chose. Etage suivant ?

Traduction dialogue:

"Concentre-toi davantage Lynortis ! C'est à force de travail et de persévérance qu'on obtient ce que l'on désire. Le pouvoir ne te sera pas apporté sur un plateau d'argent jeune fille !"

grogna Victor Selwyn dont le regard sombre était plongé dans celui de sa jeune et unique fille. Une ride contrariée avait barré son front luisant de sueur, et les dents étroitement serrées, il soufflait bruyamment, telle une bête enragée, un taureau prêt à foncer. Son bras se releva alors une nouvelle fois, et la baguette fendit l'air tandis qu'il hurlait la formule, le coeur rempli de hargne et détermination. Le sortilège fusa en direction de la jeune fille âgée de dix huit ans, dont la beauté naissante se révélait de plus en plus grâce à de généreuses courbes féminines, sublimement mises en valeur par de coûteux tissus. La volonté se lisait dans ses limpide iris, et elle abaissa lentement les paupières pour mieux barrer le chemin à l'intrusion qui se tentait aux frontières de son esprit. Malheureusement, ce fut de nouveau un cuisant échec pour la demoiselle, qui résignée, se leva brusquement de la chaise sur laquelle elle avait pris place, tournant le dos à son géniteur. Elle n'osait même pas croiser son regard dans lequel elle se refusait d'affronter à nouveau la déception. Ses pâles iris se posèrent alors sur le feu crépitant qui jouissait d'une exquise liberté dans le foyer de marbre sombre. Avant même qu'il n'exprime son mécontentement, Lynortis devança son père.

"Je préférerais apprendre la légilimencie, mon père. Ensuite, j'aurais tout le temps de comprendre le fonctionnement de l'occlumencie."


Même sans le regarder, la jeune disciple de Slytherin devina la moue moqueuse et dépréciatrice de Victor. N'était-ce pas tout ce qu'il savait faire en réponse aux suggestions de sa fille qu'il jugeait probablement trop femme et par conséquent trop inférieure à lui pour la prendre au sérieux ? Il l'avait peut être estimé et considéré comme supérieure à beaucoup d'autres, mais il restait toujours un certain mépris en raison de sa condition féminine. La voix rauque et dure du chef de clan retentit entre les murs, claquant les tempes de la sorcière impitoyablement.

"Tu ne tires donc aucun enseignement de ce que je m'efforce quotidiennement de t'inculquer, Lynortis. Quand accepteras-tu enfin de m'écouter ? Ne comprends-tu donc que les sanctions ? Combien de fois t'ai-je répété que dans l'ordre de l'apprentissage, l'Occlumencie devait être maîtrisé avant la Legilimencie ? Si tu n'arrives même pas à repousser mes intrusions, comment espères-tu pénétrer mon esprit ?"

Comme elle s'y était préparée, elle se retourna vivement pour faire face à son père, et lui rétorqua alors :

"Je peux le faire, j'en suis persuadée. Laissez-moi ma chance, père. Je vous jure que je ne vous décevrai pas. J'ai toujours été plus performante en offensive plutôt qu'en défensive. Et puis n'est-ce pas vous qui dîtes toujours que la meilleure des défenses, c'est l'attaque ? Je vous en conjure mon père, laissez moi essayer."

Son regard s'était fait presque suppliant, mais il y avait aussi cette détermination et cette assurance qui brillaient dans ses yeux. Elle pouvait le faire, elle en était persuadée. Le visage sévère et dur de Victor prit alors une autre forme, et soudain, convaincu plus par dépit que par réelle confiance en sa fille, il eut un mouvement de la main qui signifiait qu'il acceptait. Ainsi, il rangea sa baguette entre son pantalon et sa ceinture de cuir, et se laissa à disposition de sa fille, prêt à jouer le cobaye. Il n'opposerait aucune résistance, et Lynortis savait très bien qu'en réalité, Victor pensait qu'elle échouerait. L'ébéne de sa baguette étroitement serrée, la jeune femme jeta le maléfice, et tenta de forcer l'esprit du mage noir. Elle avait déjà utilisé ce sortilège, en réalité, elle s'était déjà exercée, mais jamais sur un sorcier de la puissance de son père. Elle sentait bien que Victor ne forçait pas pour la repousser, mais les barrages naturels de son esprit étaient difficiles à faire céder. Mais au bout de quelques minutes, elle le brisa. Elle pénétra son esprit quelques fragments de secondes, et presque aussitôt, Victor, pris au dépourvu la repoussa immédiatement sans trop de mal. Il la regarde alors avec étonnement, et si Lynortis avait pu espérer une once de fierté sur le visage de son père, il n'en était rien. La colère avait déformé ses traits. Victor n'aimait pas avoir tort, et sans même prendre la peine de la féliciter, il sortit de son propre bureau à grands pas.

Loin d'être touchée par l'ignorance de son père à son égard, puisque bien habituée à ce genre de traitement, Lynortis eut un mince sourire pour elle-même. Elle avait réussit, et avec un peu plus d'entraînement, elle deviendrait une excellente legilimens, à n'en pas douter. La Succube observa un moment les flammes danser, et lécher langoureusement les parois de la cheminée, son regard se perdant dans l'antre infernale.

La lame d'argent fendit l'air pour rencontrer son adversaire, dans un fracas métallique. Un rictus de colère déforma alors le visage d'opaline de la jeune femme qui s'efforçait de tenir tête au jeune homme en face d'elle. Il avait encore contré son attaque le bougre. Joshua était fort, réellement doué pour le maniement des armes. Il savait manier l'épée avec grâce et élégance, mais aussi grand stratège, il parvenait à attaquer avec la ruse et l'expertise d'un maître. Lynortis qui était pourtant très douée dans la matière, peinait réellement à lui tenir tête. Les épées s'entrechoquaient depuis plus d'une demi heure, et la fatigue se faisait maintenant ressentir chez la jeune femme, dont les muscles souffraient. Ses bras n'en pouvaient plus, et ne tarderaient bientôt plus à la lâcher. Pourtant, en face, son redoutable adversaire ne semblait pas faillir, il frappait encore avec force, et se déplaçait de manière réfléchie et calculée. C'était vraiment impressionnant.

Les réflexes de la sorcière se faisaient beaucoup moins vifs, et la lame aiguisée de Joshua lui entailla soudain l'épaule, lui arrachant une maigre grimace, mais ne la dissuada pas de capituler. Sa trop grande fierté l'aurait d'ailleurs probablement conduit à la mort si une idée savante ne lui était pas parvenue. Son changement de stratégie reposait sur ses dons de légilimencie, sur lesquels elle comptait, pour évincer le jeune homme. Oeil pour oeil et dent pour dent comme on disait ! Après tout à la guerre, tous les coups sont permis. Du moins, c'est ce dont se persuadée Lynortis, qui tenta de se concentrer sur son compagnon d'armes, ce qui était relativement difficile dans la position dans laquelle elle se trouvait. Heureusement elle parvint à pénétrer l'esprit de Joshua tout en maintenant sa défense. Oui, oui, c'est bien suite à cela que l'on a pu démontrer que les femmes sont capables de faire plusieurs choses à la fois !

Lynortis se retrouva alors dans l'esprit du jeune homme et sans même qu'il ne comprenne quoique ce soit, elle contra prématurément son coup, le prit par surprise en le devançant sur son attaque, et donna le coup de grâce pour terminer, pointant l'extrémité de sa lame dans le creux de sa gorge. Un sourire triomphant étira les lèvres charnues de la Succube, qui jeta un regard provocateur et défiant à son adversaire, désormais vaincu. Déboussolé et encore peu conscient de ce qui s'était produit, le malheureux jeune homme resta bouche bée, jusqu'à ce que le cousin de la demoiselle réalise ce qui s'était passé, et se révolta.

"Petite tricheuse ! N'as-tu donc pas honte de toi ?"lui demanda-t-il plus par amusement que par réelle rancune.

La jeune femme, à bout de souffle et trempée de sueur, lui répliqua alors avec malice et arrogance :

"Pas le moins de monde mon cher ! Ne soyez donc pas si mauvais perdant, mon cousin, et acceptez la réalité si dure puisse-t-elle être ; je vous ai dompté !"