our daddies used to joke about the two of us, they never believed we'd really fall in love, and our mamas smiled and rolled their eyes ✰ c'était tout à fait cela, lila et balthazar. ils étaient enfants, garçons et filles, voisins, deux adorateurs de la nature et de ses fleurs. ils s'adoraient. mieux : ils s'aimaient. platoniquement, avec toute l'innocence et la naïveté du monde. lui arrivait à la faire tourner en bourrique sans cesse, elle n'avait besoin que d'un sourire pour lui faire décrocher la lune. ils avaient grandi ensemble, entre deux lilas et deux camélias, deux sourires et deux bêtises; leur futur était tout tracé. ainsi pauvres, on ne vise pas bien loin, on pense d'abord au vrai amour, au vrai bonheur, avant de penser aux richesses et aux terres que l'on aurait pu avoir, dans une autre vie. tout le monde, même les gens qui ne les connaissaient que de vue, savaient qu'ils allaient finir ensemble, leurs parents en rigolant et leurs mères en souriant avec un air entendu. ils étaient si mignons; lui à glisser des pétales de lilas entre les pages de ses livres, elle à crayonner des esquisses du portait de balthazar sur la table, avec un bout de charbon chipé dans la cheminées. ils semblaient toujours penser l'un à l'autre, avec leurs sourires rêveurs et simples, qui laissaient sous-entendre que leurs pensées réunissaient fantasmes et avenir, espérances et futur. lui serait le vaillant chevalier; elle, la princesse délicate et belle toujours éprise de son homme. rien n'aurait pu contrecarrer ces plans, ces fantasques espoirs. rien.
pourtant, l'improbable arriva, l'impossibilité rayonna dans un monde d'espoir et d'insouciance. du jour au lendemain, durant ce froid hiver qui fut celui de leurs dix ans, balthazar disparut, sa famille mourut, lila se trouva seule. on lui trouva milles activités; on lui proposa milles prétendants mais aucun ne la satisfaisait, aucun n'aurait su rallumer la lueur joueuse dans son regard. son père revenait tous les soirs, dévasté, lui disant qu'il n'avait toujours retrouvé de l'enfant, juste une traînée de sang ici et un vol de poules là-bas. on lui apprit qu'il était sans doute mort dans la catastrophe qui avait prit la vie de ses parents, on se refusait de lui avouer qu'il était sans nul doute devenu pire que ça, un démon sans alignement et sans foi - ce qui aurait sans aucun doute effrayé lila. et la vie continua pour elle, la vie continua pour lui; très vite, leurs souvenirs devinrent flous. avait-il les yeux marrons ? avait-elle les cheveux blonds ? impossible de s'en souvenir et quand ils se recroisèrent dans les couloirs de poudlard, ce fut comme deux inconnus. ils sympathisèrent, vite. ils devinrent amis, vite. il s'appelait balthazar, mais il n'avait pas le nom de son balthazar même si il lui ressemblait comme deux gouttes d'eau; elle était lila, sa lila mais impossible d'être persuadé, quand bien même portait-elle le même patronyme. alors ils ne font que s'adorer en silence, la tête pleine de souvenirs erronés et d'espoirs qui n'arriveront plus jamais jusqu'à leurs coeurs; car si leur amour semblait indestructible par le passé, il était maintenant impossible et tout simplement ridicule.

❝ Worry, worry is a well, going to let it fall tonight, from where we stand ❞