|
| nice to see you here, again. ø SIOBHAN | |
| Auteur | Message |
---|
Solweig Kinsela
PARCHEMINS ENVOYÉS : 39
INSCRIPTION : 21/12/2011
PATRONUS : un leopard
BAGUETTE : 28,3 cm, bois de saule, cheveux de sirène
| Sujet: nice to see you here, again. ø SIOBHAN Ven 23 Déc - 15:55 | |
|
La forêt noire. C’était bien moins drôle de s’y aventurer lorsqu’on ne risquait rien. L’adrénaline ne monte plus et rien ne nous fait peur, pas même les loups garous et autres monstres sensés effrayer les pauvres petit sorciers. Sensés, oui. Du temps où je pouvais encore me faire arracher le cœur, je n’avais pas peur de ces bêtes. Elles me faisaient rire plus qu’autre chose. J’étais peut être insouciante, mais d’un autre côté, ce n’était ni un centaure, ni un géant qui m’avait jetée dans le lac noir avant de m’avoir misérablement tuée. Et maintenant, j’étais l’une des leur. L’une de ces monstres, même si j’étais toutefois un peu plus jolie. Il fallait voir la vérité en face, même si j’étais transparente, je n’avais ni la tête déformée, ni un corps de cheval. Bref. Si je commençais à dresser la liste des différences entre ces bêtes et moi, je n’en finirais plus.
Le soleil commençait à se coucher et les ténèbres s’emparaient de plus en plus du peu de clarté qui se trouvait ici. Les créatures des nuits commençaient à se préparer pour sortir, poussant des petits cris pour faire fuir les peureux. Qu’ils étaient charmants. Volant autour des arbres, un centaure vint soudainement perturber ma petite « marche ». Il se tenait devant moi, le visage sombre et les dents serrées. Il tapait du pied, du moins, des sabots, et montrait parfaitement qu’il avait envie de m’encastrer dans l’arbre juste derrière moi. Je me contentais de le regarder, un petit sourire sur les lèvres. J’attendais patiemment qu’il daigne passer à l’action, ou qu’il se rende compte qu’il était vraiment idiot pour penser qu’il pouvait foncer dans un fantôme. Mais je ne fus pas étonnée de le voir après une dizaine de coups de sabots, courir vers moi en hurlant. Il passa à travers mon voile transparent pour venir s’encastrer lui-même dans l’arbre. Son visage se trouvait à présent de l’autre côté de l’arbre, et la colère qui s’y trouvait s’était transformée en douleur, accompagnée d’un petit filet de sang, qui grandissait à chaque seconde. Le pauvre, il ne lui restait plus que quelques minutes à vivre, sans doute. Paix à son âme. Je lui aurais bien posé une fleur sur le dos s’il y en avait eu. J’eus un petit rire, avant de continuer à avancer. Le brouillard commençait même à se lever autour des arbres. J’avais l’étrange impression de connaître cet endroit. Les arbres me faisaient penser à des pieux menaçants, et ce rocher… Ce rocher était l’une des dernières choses que j’avais vue avant de mourir. Il avait attiré mon attention, réfléchissant l’immonde éclair vert provoqué par cette fille. Quelle lâche d’ailleurs. C’était si facile de tuer quelqu’un pour ne plus entendre parler de lui. Surtout que là, c’était plutôt raté. Elle allait continuer à m’entendre parler, c’était certain. Mais cet endroit ne méritait plus d’exister. Dans un élan de folie, je me mis à hurler. Puis, je me suis déplacée, très vite, assez vite pour faire voler les feuilles mortes. Je fis tomber les arbres, l’un après l’autre. Voilà, personne ne pourrait plus venir ici. Les hideuses bestioles témointes de ma mort ne pourront plus passer ici et dire « c’est là qu’elle a été tuée. » C’était fini. Le lieu était barré de la carte par les arbres. L’hystérie redescendit peu à peu. Je me suis ensuite assise sur un tronc d’arbre couché, tout en me disant que la mort me rendait folle. Et puis, j’ai pensé à ma tante. Ma tante qui avait dû verser quelques larmes en apprenant ma mort, ma tante qu’un jour m’avait dite qu’elle m’offrirait la jeunesse éternelle pour rendre jalouse sa voisine qui se prenait pour la plus belle. Drôle comme situation. Il s’avérait que ce n’était pas elle qui me l’avait offerte, mais la folle qui m’avait tuée. Je du bien rester un quarte d’heure comme ça, assise sur mon tronc d’arbre, à observer les géants chasser je ne sais quoi. Mon dieu, que c’était bête un géant.
Un bruit vint me déranger, encore. Dommage, c’était plutôt drôle de regarder les géants s’amuser comme ils pouvaient. Finalement, c’était pas si mal d’être fantôme. C’était moins ennuyeux que de passer sa vie à chasser et à se cogner aux branches. Le bruit se rapprochait, quelqu’un venait me rendre visite. Involontairement. J’attendis patiemment que la personne, ou la bestiole, pointe le bout de son nez. Verdict, c’était une bestiole. Siobhan Lizlow. Et je la retrouvais ici, pour la deuxième fois. Sauf que cette fois, je n’avais pas pu surgir de nulle part pour lui faire peur. Elle avait toujours cet air fier qui donnait l’impression qu’elle était invulnérable. Soit elle était venue ici pour savourer son meurtre, soit elle s’était perdue, ou elle-même était perdue. Au choix. C’était tellement gentil de sa part de venir ici. En la regardant, j’espérais sincèrement qu’un géant se perdrait lui aussi, et qu’il décide de mettre fin à ses jours. Sauf qu’il la laisserait là, et que je n’irais pas non plus la jeter dans le lac. Je préférerais la laissé là, la laisser se faire dévorer par les charognards. Ce n’est pas cruel, elle ne sentirait rien après tout. Mais c’était certain que se faire dépieuter était tout de suite moins classe que de se faire jeter dans un lac.
|
| | | Siobhan Lizlow
PARCHEMINS ENVOYÉS : 23
INSCRIPTION : 21/12/2011
PATRONUS : boa
BAGUETTE : prunellier, écaille de dragon, 21cm
CITATION : you can laugh, you can cry, carry a cross but it won't make you a man
| Sujet: Re: nice to see you here, again. ø SIOBHAN Lun 26 Déc - 13:05 | |
| J'étais dans une salle. Une immense salle totalement vide, où des centaines d'yeux me fixaient depuis le mur où ils étaient accrochés. Ils me fixaient, me fixaient, sans jamais ne serait-ce que cligner. J'étais au centre de cette pièce. Assise sur une chaise, totalement incapable de bouger. Je ne sais quel maléfice me retenait ainsi, mais mon corps semblait totalement paralysé. Même mes yeux étaient incapables de bouger, et ne pouvaient déroger d'un œil, en plein centre de ce mur, qui étaient, me semblait-il, bien différent des autres que je devinais à ces côtés. En effet, cet œil avait une pupille bien plus ovale que tous les autres, et n'était pas vert, comme tous les autres, mais jaune. Il semblait me transpercer, contrairement aux autres qui ne faisaient que me regarder. Un œil de serpent, voilà ce qu'il était. Un œil de serpent, qui me regardait comme s'il était sur le point de me mordre, jusqu'à ce que le poison ait totalement envahi mon corps et que j'en meurs. J’attendais le moment où il allait me sauter dessus, presque avec impatience. Je voulais partir d'ici, partir à tout pris. Peu m'importait de devoir en mourir, je voulais juste partir loin de cet endroit. J'étais prête à hurler de douleur, à m'arracher moi même ma propre tête. Je voulais juste partir. Mais ce serpent n'en fit rien. Il resta là, durant des heures, à me regarder. Sans jamais bouger. Puis je l'entendis. Cette voix, que je connaissais si bien. La voix de ma petite sœur, Cassiopée, douce et tranquille, comme toujours.
« Siobhan. Ma chère sœur. Comment te sens-tu ? Ah oui, j'oubliais. Tu ne peux pas me répondre. Tu ne peux pas non plus t'enfuir, comme tu le fais dès que quelque chose te contrarie. Tu ne peux que rester là, et m'écouter. Écouter cette voix, ma voix, faire entrer dans ta tête des vérités qui ne voudront jamais, plus jamais en sortir. Qu'en penses-tu ? Pour la première fois dans toute ta vie, tu vas être obligée de m'écouter. Tu vas être obligée d'écouter quelqu'un. Non, ici, tu n'es pas la plus grande. Tu n'es pas la plus puissante. Tu n'es pas la plus autoritaire. Et tu n'es pas non plus la plus méchante. J'ai beaucoup appris à tes côtés. Je sais que les paroles qui blessent le plus sont dites avec une voix douce. Une voix comme la mienne, n'est-ce pas ? Ne m'as tu pas dit, un jour, que j'avais la voix de la parfaite petite peste, et que c'était une des raisons pour lesquelles tu m'aimais autant ? Tu t'en souviens, je le sais. Mais jamais, ô grand jamais, tu n'aurais pensé que cette voix si douce, si posée, se retournerait contre toi. Seulement, regarde ce que tu as fait de moi, ma grande sœur chérie. Regarde, ce que je suis devenue par ta faute. Je suis devenue ce que tu détestes, ce que tu m'as fait toi même détester. C'est ta faute Siobhan. Tout est ta faute, et tu le sais très bien. C'est ta faute. »
A ce moment précis, je me réveillai en sursaut, me retenant d'hurler. Une mauvaise, très mauvaise journée s'annonçait. Je sautai hors de mon lit, et couru mettre de l'eau sur mon visage. J'étais incapable de sortir totalement de ce rêve, c'était comme si j'étais gelée à l'intérieur. Une énorme boule grandissait peu à peu à l'intérieur de mon ventre, et j'avais peur qu'elle n'explose sans crier gare, disloquant mon corps en millions de petits morceaux de chair, s'envolant partout dans cette pièce. Il me fallait de l'air, j'avais besoin d'air. J'enfilai une robe, une longue cape, me cachant ainsi presque entièrement des regards, et sortis en hâte. Une fois arrivée dehors, je tombai presque immédiatement au sol. Genoux et visage à terre, j'aurai aimé pouvoir m'enfoncer dans ce sol, m'enfoncer jusqu'au plus profond de la terre et ne jamais revenir. J'aurais aimé mourir, en cet instant précis. Seulement, je ne m’enfonçais pas. Je restais là, comme au milieu d'une prière, à genoux et à la vue de tous. Je me relevai donc d'un bond, et marchai lentement jusqu'à la forêt interdite. La forêt interdite, autrement dit, le lieu où je me rendais toujours lorsque quelque chose clochait. Je m'y rendais car, contrairement à la plupart des élèves de château, je n'avais pas peur. J'étais donc quasiment sure de ne croiser personne.
Arrivée dans la forêt interdite, j'entendis un cri. Un cri strident, qui aurait fait fuir les arbres s'ils en avaient eu la possibilité. Seulement, je savais pertinemment de qui, ou plutôt de quoi, il s'agissait. Et je n'avais absolument pas peur, bien au contraire. Je me dirigeai lentement vers l'endroit où je savais qu'elle serait. Sans aucune surprise, je la vis, au milieu d'arbres tous échoués au sol, assise sur un tronc d'arbre. Bien sur, j'affichai un petit sourire. L'histoire se répétait. La dernière fois que je l'avais vu, à ce même endroit, je venais d'apprendre ce que ma sœur était. J'étais en colère, contre le monde, contre moi même. Je voulais juste être seule, et elle avait interrompu ma réflexion. Et je l'avais tué. Aujourd'hui, alors que je venais ici, encore une fois, pour oublier ce que ma sœur était, je la retrouvai, au même endroit. Quelle coïncidence, n'est-ce pas ? Solweig était-elle donc destinée à être ma victime, à tout jamais ? « On vient ici en souvenir du bon vieux temps ? », dis-je sur un ton provocateur. Je savais qu'elle n'allait pas bien réagir. Morte comme vivante, elle semblait totalement incapable de contrôler ses réactions, ses émotions. Elle s'emportait tellement vite, et faisait parfois des choses tellement stupides. Comme, par exemple, me sauter dessus par derrière alors que je marchais seule dans la forêt interdite. La preuve en est, il faut toujours réfléchir à ce que l'on fait. Certaines choses peuvent, parfois, vous couter la vie. Demandez lui !
|
| | | | nice to see you here, again. ø SIOBHAN | |
|
Sujets similaires | |
|
Page 1 sur 1 | |
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |