"Tommy où est-ce que t’es ? Il fait froid, il neige… Tommy ?" Cria la petite fille blonde en tournant sur elle-même au milieu d’une forêt froide et inhospitalière un après-midi d’hiver. La neige qui avait commencé à tomber sur la périphérie de Londres depuis quelques minutes avait recouvert les traces des deux jeunes enfants dans la neige, Sara-Elizabeth McWarenth venait tout juste d’avoir sept ans et comme toutes les petits sorciers de cet âge, elle n’était encore qu’une enfant aux peurs simples et irrationnels. La forêt la nuit, source d’angoisse, la peur de s’être perdu, d’avoir perdu Thomas. Elle n’avait pas conscience d’être observé, de la mauvaise farce que lui jouait une fois de plus son frère, elle cherchait simplement à jouer avec lui, à être proche de lui. Elle n’était qu’une petite fille innocente, naïve à la recherche d’amour et d’attention. Elle n’avait pas conscience que Thomas n’était pas comme elle, qu’il considérait cette gamine collante et dégoulinante de niaiserie comme un poids. Lorsqu’elle avait voulu le suivre alors qu’il allait rejoindre ses amis, il avait voulu lui donner une leçon, la perdre en forêt, il attendrait qu’elle pleure, qu’elle supplie et ensuite il la ramènerait avant d’aller rejoindre ses amis dans le village tout proche. Des bruits de cavalcade tout près alertèrent la fillette qui se mit à sangloter en appelant son frère. Elle leva les yeux vers la lune pleine qui dispensait ses rayons argentée sur la neige. Elle recula lorsqu’elle aperçut un mouvement dans les fourées. Ses talons heurtèrent une pierre camouflée par la neige, l’enfant chuta lourdement sur le dos dans la neige. Thomas étouffa un rire et se prépara à aller la secourir tandis que la petite fille pleurait en se tâtant l’arrière de la tête, ses doigts étaient rougis par le sang. Elle sanglota plus fort encore en entendant une branche craquée tout près d’elle, des pas étouffés par la neige. "Tommy ?" Appela-t-elle une fois de plus en rampant à quatre pattes dans la direction des bruits de pas. "Tommy ? Je suis tom…" Elle ne put jamais finir sa phrase. Tout se passa si vite, Thomas McWarenth assista à l’attaque sans réagir, choqué. Il n’avait pas saisit le danger, il n’avait pas compris non plus ce qui se passait jusqu’à ce que sa sœur hurle de douleur. Le loup avait surgit du fourré, il ne ressemblait en rien à un loup ordinaire, plus grands, plus large, il se déplaçait étrangement, et la folie ainsi que l’intelligence brillait dans ses yeux. Ce n’était pas un loup ordinaire qui roula sur le corps de l’enfant et planta ses crocs dans sa gorge, tout près de l’aorte. Elle ne dut son salut qu’à l’intervention de ses pouvoirs de sorcière. Elle qui jusque-là n’avait jamais manifestée la moindre prédisposition à la magie. L’instinct de survie poussa ses talents à se manifester, le loup fut éjecter à plusieurs mettre, heurtant violemment un arbre enneigée, la cime déversa sur lui une avalanche de poudreuse déposées sur ses branches depuis plusieurs jours. L’enfant convulsa de longues secondes, la vie s’écoulant d’elle par sa blessure à la gorge, une tâche vermillon se déployait autour d’elle, la neige virant au carmin. Elle aperçut son frère, baguette à la main, sa vision se tâcha de milliers de petits points noirs et les ténèbres l’engloutirent.




Une blessure infligée par un loup-garou ne guérissait pas aussi rapidement que celle d'un loup ordinaire. L'enfant avait été recueillie par la guérisseuse de leur village. L'enfant de sept ans remplissait à peine un quart du lit de foin et de plume sur lequel on l'avait allongé, son teint d’ordinaire laiteux semblait cadavérique, sa silhouette recouverte par le drap blanc et l’épaisse couverture de laine la rendait plus frêle et pâle encore. Un impressionnant bandage courrait sur sa gorge, des potions lui étaient administrées toutes les heures. La guérisseuse espérait encore. Elle était si jeune. Et déjà maudite. Lorsque la nature de son mal lui avait été révélé Alyanna n'avait pas reculé, elle avait refusé de la livrer à la foule hargneuse qui crachait sur sa frêle silhouette. Elle ne faisait pas de distinction entre les sorciers et les gens du village. Autrefois c'était la grand-mère de Sarabeth qui lui avait tout enseigné de son art. Elle payait une dette. Mais l'espoir filait, le corps de l'enfant ne supporterait pas à la première transformation. Plus encore la petite n’avait pas reçu de visite, pas depuis que son frère leurs avaient racontés, à elle et à ses parents, l’histoire de l’attaque. Elle était seule. Elle serait seule à son réveil, à n’en point douter. Leur propre sang, une abomination de laisser son enfant seule face à pareil épreuve. Alors que la guérisseuse administrait à l’enfant une potion censé la garder endormie quelques heures, une couple qui avait tout de villageois ordinaires se présentèrent à l'entrée du village. Main dans la main, l’étrange couple traversa le village sans éveillé de hargne, ni d'invectives. La femme aux cheveux d'un blanc de neige inspirait respect et crainte en ses lieux. L’homme vêtu de vêtements de bonne facture, son chapeau et sa canne dans une main s’avança d’une démarche gracieuse de danseur jusqu’à la maison de chaume légèrement en retrait du centre du village. Il toqua délicatement à la porte et souris à la jeune enfant qui lui ouvrit. Le visage de la guérisseuse s'éclaira lorsque la vielle femme pénétra dans la pièce.

"Cailleach" Murmura la jeune femme en se redressant du chevet de l'enfant endormie. "Le corbeau vous a trouvez... Que les dieux en soient remercié."

C’est sur le sourire chaleureux de ses deux charmants inconnus que Sarabeth ouvrit les yeux le dernier jour du mois de décembre alors que la nouvelle année contemplait la mort des jours qui l’avaient précédée. Une nouvelle vie commençait, elle n’était plus digne d’être une McWarenth. A sept ans venait de prendre fin son existence insouciante d’enfant. Rejetée par les siens, accueillit par des grands parents dont elle ignorait jusqu’à l’existence, Sara-Elizabeth Caliban allait enfin comprendre ce qu’était une famille.




Elle souffrait, chaque os de son corps était douloureux, chaque nerfs vibrait, tendu à l’extrême tandis que ses os raccourcissaient, que ses muscles retrouvaient leur taille normale, que son corps entamait le processus inverse de mutation. La nuit était passée, le soleil se levait et les cris de douleur de Sara-Elizabeth troublaient le silence paisible de l’aurore. Les murs de la cave n’étaient pas suffisamment épais pour étouffer ses plaintes aux oreilles de ses grands-parents. Assit à la table de la cuisine Elizabeth tenait serrée entre les siennes les mains d’Edward. Chaque fois ils souffraient avec elle, impuissant à soulager son mal. Lorsque des sanglots leurs parvinrent, Elizabeth essuya les larmes qui s’étaient attardés dans les rides de son visage et se leva.

"Je m’occupe d’elle." Souffla-t-elle avec un pauvre sourire tremblant. Onze ans. Sarabeth allait avoir quatorze ans, sept ans et la mutation la faisait toujours souffrir autant malgré la potion. "Prépare du Jus de Citrouille, elle sera heureuse que le petit déjeuner se déroule normalement une fois de plus."Elle ouvrit la lourde porte en bois, déverrouillant chaine et entrave avant de descendre avec précaution l’escalier de pierre. Elle reposait nue sur le sol en dalle épaisse de la cave, recroquevillée la jeune fille sanglotait. Elizabeth déposa sur son corps dénudé l’épaisse couverture qu’elle avait prise avec elle et s’installa près de la jeune fille, Sarabeth se jeta presque aussitôt dans ses bras, cherchant réconfort, apaisement dans les bras de celle qui était sa mère d’adoption.
"Je suis un monstre… Un monstre" Souffla la jeune femme entre deux sanglots. "Je le sens dans mes veines, à chaque minutes, l’envie de tuer, la colère… je le sens en moi. Je ne mérite pas de vivre."
"Sara-Elizabeth Caliban, je t’interdis de dire que tu ne mérites pas de vivre !" Répliqua sèchement la vieille femme en la repoussant pour la forcer à la regarder. "Tu es la personne la plus douce, la plus honnête, la plus courageuse et la plus fidèle qu’il m’ait été donné de rencontrer. Il y a de la douceur et de la bonté dans ton cœur, dans ton âme. Tu n’es pas un monstre. Tu es toi. Tu es unique. Cette épreuve te rend plus humaine encore que la plus part des gens. Ce ne sont pas ce que nous sommes qui fait de nous l’être que nous voulons, ce sont nos choix, pas nos capacités. Tu pourrais choisir de vivre en liberté ta transformation, de prendre le risque de mordre quelqu’un, tu es trop altruiste pour cela, tu préfères t’attacher et rester enfermer dans cette cave plutôt que de céder à ta nature. Sarabeth, tu n’es pas un monstre. Tu es l’être le plus généreux qui soit, tu sacrifierais ta vie plutôt que de transmettre ton fardeau." Souffla la vieille dame en lui caressant tendrement les cheveux.
"J’ai tellement mal Seanmháthair." Sanglota la jeune fille.
"Je sais ma chérie. Je sais." Elle aurait tellement aimé pouvoir prendre cette souffrance en elle. Elle revoyait encore l’enfant de sept ans se transformer pour la première fois, survivre à l’accélération des battements de son cœur, à la transformation de ses membres, elle entendait encore ses cris, ses pleurs, ses gémissements, ses yeux fous. Oui, elle aurait aimé pouvoir lui épargner cela. Elle espérait simplement qu’un jour Sarabeth trouverait quelqu’un pour prendre une partie de ce fardeau et l’aider à s’épanouir.


Elle courrait. Elle courrait pour sauver sa vie. "Vous avez été reconnu coupable du péché de sorcellerie, une abomination pour laquelle vous serez mis à mort sur le bûcher." Court. C'était ce que lui avait ordonné sa grand-mère en la poussant vers la cave lorsque les hommes du village enivré étaient venus les prendre. Court, ne t'arrêtes pas ne te retournes pas. Elle avait entendu l'inquisiteur les condamnés depuis sa cache. Elle n'avait pas eut à combattre sa nature qui l'empêchait à leur venir en aide, ses grand-parents lui avait lancé plusieurs sortilèges. Elle avait su qu'ils étaient mort au moment où les enchantements avaient libérés ses membres. Alors, elle avait courut et courait encore. Elle était effrayée, bouleversée. La pleine lune était encore masquée par les nuages. Elle sentait pourtant son animalité à fleur de peau. Elle courait. Elle courait pour sa vie tandis que les hommes du village la pourchassait. Telle une biche à qui on donnait la chasse elle fuyait les hommes qui battaient les bois de sa verte Irlande pour la retrouver et lui faire subir le même sort qu'à ses grand-parents. Elle courrait encore lorsque les premiers rayons lunaires percèrent les nuages de cette brumeuse nuit d'automne. Elle courait encore lorsque brusquement ses yeux pervenches se dilatèrent et que la transformation commença. Elle hurla, et sa voix n'était déjà plus celle d'un être humain. Lorsque son échine se brisa, que ses os commencèrent à s'allonger les hommes n'étaient plus très loin. Et lorsqu'ils se retrouvèrent face à face, les rôles avaient changés. C'était désormais elle qui donnait la chasse.




"Sara-Elizabeth ?" La jeune femme leva le nez de sa chope de bière et considéra d'un oeil mi affolé, mi surpris la magnifique jeune femme qui se trouvait devant elle. De toute évidence elle ne s'attendait pas à pareil interlocutrice, ni à trouver tant de chaleur et de compassion dans son regard. Elle opina du chef mais conserva sur sa chevelure brune le lourd capuchon de sa cape de voyage. La fondatrice s'installa à sa table et Sarabeth se sentit honteuse d'avoir osée proposé à Lady Ravenclaw de la rejoindre en ses lieux malfamés, elle n'avait plus les moyens de se reposer dans des tavernes plus convenable pour une jeune femme de son âge. Sa bourse était vide, tout comme son estomac. Elle avait tant fuit ses dernières années, depuis le massacre des bois elle avait fuit au point de se perdre en elle même, dans le confortable silence de son esprit. Pourtant, elle avait décidé d'arrêter cette fuite en avant, de prendre ses responsabilités et de revenir à une vie sédentaire, moins sauvage. On murmurait que Lady Ravenclaw cherchait une potion capable d'apaiser la douleur de la mutation, qu'elle proposait son aide à quiconque la lui demandait. Sarabeth Caliban avait réapparue dans un village de nouvelle écosse et avait fait par de sa nécessité à la Fondatrice d'une école dans laquelle tous pouvait trouver la paix en ses temps troublés. "Aye" Opina t-elle tandis que la fondatrice la détaillait calmement, Sarabeth se vit alors telle que devait la percevoir la fondatrice, sale, les cheveux emmêlés, le visage amaigrie, de profondes cernes ourlant ses magnifiques yeux bleus. "J'ai besoin d'aide." Murmura t-elle. "Aidez moi, je vous en prie."




"Les sortilèges sont une des formes de magie les plus dangereuses et les plus complexes que vous aurez à étudier. Une partie de ce que je vous enseignerais pourrait avoir de très lourdes conséquences si jamais vous les employer à mauvais escient, aussi vous demanderais-je toute votre attention." Elle agita sa baguette et anima sous les yeux médusés de ces premières années l'une des armures qui gardait la salle de classe, elle la fit manier l'épée pour faire bonne mesure avant de lui redonner sa stationnarité d'origine, un sourire amusée aux lèvres. "Il vous faudra plusieurs semaines avant d'arriver à un premier vrai résultat cependant, je suis sur que vous et moi nous entendrons très bien." Elle sourit et agita sa baguette, les livres sagement posés sur son bureau volèrent pour se déposer sur les tables devant chaque élève. "Rangez vos baguettes. Ouvrez tous Réussir ses sortilèges page 10 et entraînez vous à prononcer la formule de la lévitation." La silhouette de Lady Ravenclaw se profila à la porte de sa salle de cours. "Pas de baguette. Je reviens dans un instant." Leur indiqua t-elle en se dirigeant vers la porte. Depuis bientôt sept années elle enseignait à Poudlard sans que quiconque fut informé de la nature réelle du Professeur Caliban. Elle devait à cette femme cette paix intérieure et ce refuge. Sans elle, rien n'aurait eut été possible.



♦ à l'âge de sept ans elle a été mordue par un loup-garou
♦ pour ses dix neuf ans elle a revêtue l'habit blanc des guérisseuses
♦ lorsque la pleine lune approche, elle peut devenir agressive et recherche la solitude
♦ elle est intimidé par Godric Gryffindor bien que ce dernier ne soit en rien un homme mauvais, sa prestance la fait se sentir à nouveau une enfant lorsqu'il se tient devant elle.
♦ elle aime côtoyer d'autres sorciers après avoir été si longtemps obligée de fuir.